Discrétion?
02/10/2010
Par Jacques Kupfer
A l’expiration de la période de gel des constrictions juives sur nos terres de Judée Samarie, le premier ministre israélien M. Binyamin Natanyahou, a demandé à ses ministres sionistes, aux députés du camp national et aux pionniers des réimplantations juives de ne pas manifester leur joie de manière trop exubérante.
M. Natanyahou a demandé de la discrétion.
Je me demande si l’erreur la plus grave qu’il ait commise est d’avoir promulgué un gel de dix mois ou d’avoir demandé le silence à l’expiration de cette période. La différence entre un homme intelligent et un homme rusé, dit un dicton hébreu, c’est que le rusé réussit à sortir de situations difficiles dans lesquelles l’intelligent évite de se placer. Dans le cas présent, une action ni intelligente ni rusée.
Le gel de dix mois a été une catastrophe et une décision stupide. Non seulement pour les Juifs de Judée et Samarie mais pour la cause sioniste aux yeux du monde. Si les Juifs eux-mêmes décident de ne pas construire, c’est qu’en fait, se dit le monde onusien, ces terres ne lui appartiennent pas. Personne de censé n’accepterait de se cantonner dans une pièce exigue si l’appartement tout entier lui appartient. Cette décision a renforcé l’impression erronée que la terre d’Israël n’appartient pas au peuple d’Israël. Les déclarations des gauchistes israéliens et des Ehud Barak ont fait comprendre aux arabes et leurs alliés à la Maison Blanche que le départ ou l’expulsion des Juifs n’était qu’une question de temps et d’opportunité dans la coalition politique en Israël. Ce gel après le drame du Gouch Katif conforte pour nos ennemis et autres détracteurs l’idée que la présence juive n’est que provisoire sur notre Terre.
Le « Moratoire »…
Une décision d’expulser des Juifs ou de leur interdire de construire dans telle ou telle partie de n’importe quel pays serait considérée comme un acte de pur antisémitisme, une réminiscence des périodes tsaristes. Sauf, bien entendu s’il s’agit d’un pays arabe ou musulman à qui tout est autorisé. De plus il était évident que l’ennemi arabe ne viendrait à la table des négociations en traînant les pieds que dans la dernière semaine des dix mois. Si le « moratoire » avait duré un mois, il eut été tout aussi néfaste mais aurait avancé les négociations dites « directes ». Une mesure inacceptable sur le plan sioniste, injustifiable sur le plan juif, inutile sur le plan diplomatique, dangereuse sur le plan de l’avenir d’Israël, inefficace sue le plan tactique et nous plaçant dans une situation de nouvelles pressions plus accentuées.
Une fois terminée cette période d’étranglement de la construction juive et de l’autopunition que nous nous sommes infligée dans une crise de flagellation dont nous commençons à être coutumiers, le syndrome de Stockholm a continué à exercer ses méfaits. De la discrétion, demande Natanyahou; ne crions pas trop fort que notre peuple sort ses tracteurs et ses grues, ses bétonneuses et ses camions, ses bulldozers et ses charpentes pour reprendre la grande révolution sioniste. Continuons à raser les murs comme les Juifs dans un ghetto ou mellah médiéval.
De la Discrétion.
Il est vrai que de la discrétion, nous en avons démontré concernant les enfants orphelins de la région de Hébron à Beth Hagaï dont les parents ont été assassinés par les tueurs arabes. Encore une parfaite discrétion pour ce juif poignardé dans la vieille ville de Jérusalem. Nous avons même professé un mutisme discrétionnaire sur ce mitraillage d’une femme enceinte emmenée dans un état grave à l’hôpital pour accoucher. Exemplaire discrétion également sur les pogromes arabes à Ir David et Silwan où des jets de cocktails Molotov et des rocs ont accueilli les Juifs et nos soldats. Discrétion toujours quand des pompiers juifs viennent éteindre un incendie dans un quartier encore arabe de Nazareth et sont accueillis par des volées de pierres. Toujours discret ce brave peuple juif quand quotidiennement pleuvent des roquettes gazaouites destinées à tuer mais dont on qualifie les effets de « sans dégâts ni dommages »! Nous sommes même d’une totale discrétion face aux déclarations nazies de Mahmoud Abbas qui affirme ne pas vouloir un seul juif sur son territoire, même pas dans une force internationale des Nations Unies.
Comme des squatters!
Israël se comporte en petit juif parmi les nations et cette attitude de Juif de l’exil, de dhimmi volontaire est contraire à tout l’esprit du retour à Sion.
Dans ce climat de soumission, on entend un Kouchner déclarer que « l’opinion internationale n’acceptera pas que les Juifs recommencent à construire ». La mère marxiste du nouveau et de l’ancien dirigeant du parti travailliste britannique, madame Miliband, s’offusque des menées israéliennes. David Axelrod, le conseiller d’Obama, demande la prolongation du gel. Le réchauffement de la planète certes mais pas pour les Juifs qui doivent continuer le gel! Chalom Akhchav manifeste et quelques « intellectuels » refusent de jouer à Ariel. Dans ces conditions et pour ne pas provoquer ces renégats, il faut vivre en catimini. Edifier les habitations comme un voleur dans la nuit. Se comporter comme des « squatters » sur notre propre terre de crainte de provoquer l’ire des réels squatters arabes et des psychopathes d’origine juive.
Quand on n’ose pas affirmer ses droits, quand on craint de clamer haut et fort notre juste raison pourquoi les amis devraient-ils nous soutenir? Si les Juifs construisent en silence, c’est qu’ils ont honte et donc les arabes ont raison. Les Juifs se comportent comme des étrangers, « colons occupants » et donc ils le deviennent aux yeux des spectateurs.
C’est pourquoi nous sommes fiers au Likoud Mondial dont j’assume la coprésidence aux côtés du député Dany Danone, d’avoir organisé ce grand rassemblement à Revava en Samarie et félicitons ceux qui ont fêté l’événement. Des Juifs venus de tout le pays, des patriotes avec ou sans kippa venus poser la première pierre d’un premier bâtiment juif.
C’est pourquoi nous sommes satisfaits d’entendre des ministres du Likoud et du camp national saluer publiquement la fin du « moratoire ». Aussi fiers d’eux que remplis de honte devant les pitoyables déclarations d’Ehud Barak.
Les « négociations sont plus importantes que la construction juive ». Ce n’est pas un dérapage de langage: ce n’est pas la paix qui serait plus importante mais juste « les négociations »!
Barak
Barak ne s’arrête pas aux décisions relevant malheureusement de son ministère. Après avoir retiré les armes qui auraient pu sauver leur vie aux habitants de la région de Hébron, après avoir retiré les barrages qui empêchaient les terroristes de déferler sur les routes de Judée, après avoir vaillamment bombardé des tunnels vides en représailles, Ehud Barak décrète que l’intérêt supérieur d’Israël serait de continuer le gel .Son ministère n’est plus celui de la défense juive mais de l’offense aux Juifs et à l’intelligence. Les clauses de la coalition ne permettent pas au Premier ministre de maintenir cet homme à ce poste.
Ce qui peut nous remplir de fierté, c’est la préoccupation mondiale et l’inquiétude panique, l’opposition forcenée du « monde » devant la construction d’une maison juive en Judée. Le monde peut crouler sous les problèmes, les inondations détruire la vie de millions d’habitants de notre planète, les pirates attaquer des navires civils, les guerres civiles décimer des tribus entières,des dictateurs musulmans menacer le monde…la préoccupation obsessionnelle reste la maison juive en Judée! Le monde a raison car chaque bâtiment édifié sur notre Terre marque la venue d’un nouveau monde mettant en lumière la lâcheté occidentale, l’agression arabe et les combines des dictateurs. Leurs menaces, leurs déceptions, leurs protestations sont une raison supplémentaire pour une mobilisation du peuple juif et de nos amis pour la reconquête de la souveraineté juive sur la totalité d’Erets Israël
Al H’eth
A la fin de cette période d’arrêt du rêve et de la réalisation sionistes,on aurait pu espérer qu’un Premier ministre juif et sioniste de l’Etat d’Israël, après avoir crié « Al H’eth », fasse un véritable mea culpa. On pouvait espérer qu’il vienne tenir un conseil des ministres le 26 septembre au soir à Hébron et qu’il pose la première pierre d’une maison juive à Beth El et plante des arbres à Beth Hagaï à la mémoire des juifs assassinés « victimes de la paix ». Le combat continue pour préserver la Terre que l’Eternel a donné à nos Peres, cette terre d’Israël qui appartient à nos ancêtres qui ne sont plus et à nos descendants qui ne sont pas encore nés, cette terre pour laquelle notre Peuple a tant prié durant deux millénaires et pour laquelle tant de sang, de larmes et de sueur juives ont coulé afin d’assurer notre pérennité éternelle.
J’en rêve toujours d’un tel premier ministre, d’un chef d’Israël capable de dire nos vérités sur nos droits imprescriptibles. Sans discrétion mais avec toute la fierté d’appartenir à un peuple au passé unique et à l’avenir exceptionnel.
J’en rêve mais nous nous souvenons tous de cette phrase du visionnaire de notre Etat :
« Si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve ».