Le M Star, un pétrolier à double coque, construit en 2008, affrété par la société japonaise Mitsui OSK Lines et battant pavillon des Iles Marshall a subi un mystérieux incident dans la nuit de mercredi 28 juillet à 4H30, alors qu’il se trouvait dans les eaux omanaises (détroit d’Ormuz) et faisait route vers le Japon. Un marin a été légèrement blessé et la coque partiellement endommagée sans voie d’eau. Le pétrolier, emportant 31 hommes d’équipage, transporte 2 millions de barils de pétrole brut chargés dans le port d'Umm Said au Qatar et dans le port de Das Island aux Emirats Arabes Unis. Après l’incident, il s’est dirigé vers le port de Fujairah aux E.A.U. où il est arrivé le même jour à 18H45 pour y être expertisé. Florilège:

Mustafa Alani, directeur des études de sécurité et de défense au Centre de Recherches du Golfe, basé à Dubaï, estime d’après les photographies, qu’il s’agit de dégâts provoqués par une mine flottante, identique aux milliers qui ont été répandues dans les eaux du Golfe pendant la guerre Iran-Irak.  L’impact est par ailleurs selon lui  localisé sur la ligne de flottaison, ce qui renforce cette thèse. Il exclut le tir de roquettes qui aurait dit -il provoqué un point d’impact précis et circulaire, ce qui ne semble pas être le cas ici.

 Mousa Murad,  le directeur du port de Fujairah où stationne le pétrolier, ne tranche pas et balance entre mine flottante et collision.

Richard Skinner, directeur d’Orchid, une société  privée de sécurité maritime penche plutôt pour la collision sans toutefois pouvoir en déterminer l’origine ni le type vaisseau impliqué. Il évacue toute cause naturelle, telle qu’un petit tsunami,  mais écarte également l’hypothèse d’une munition comme une mine par exemple.

La 5ème Flotte a démenti toute présence de vaisseaux de la coalition dans la zone au moment où l’incident est survenu.  Pour sa part,  l’agence de presse iranienne Press TV tout en passant en revue les différentes hypothèses, prétend que Mitsui OSK Lines aurait fait état d’une sorte de collision. Un peu plus loin dans son communiqué, Press TV rappelle qu’en 2007, un sous-marin nucléaire américain en immersion avait percuté un pétrolier japonais dans le sud du détroit.

La société Mitsui OSK et le ministre japonais des transports mettraient quant à eux en avant la thèse de l’attaque “hautement probable” sur la foi de témoignages de certains membres de l’équipage décrivant un flash à l’horizon immédiatement avant une explosion.

L’agence de presse émiratie WAM,  avait tout d’abord cité des sources officielles imputant les dégâts à une vague provoquée par un tremblement de terre. Cependant aucune activité sismique n’a été détectée la nuit de l’incident selon le Centre National de Météorologie et de sismologie, indique le journal d’Abu Dhabi, The National.

En milieu de journée la cause de l’incident était donc toujours inconnue. Une aubaine pour les spécialistes de la guerre de l’information qui s’en donnaient à coeur joie.