Des acteurs sociaux et économiques boycottent la Turquie

Des acteurs sociaux et économiques boycottent la Turquie à la place du gouvernement
par Shraga Blum pour A7
Vendredi 16/10/2009

Pour des raisons qui échappent au commun des mortels, et qui seront sans doute un jour révélées, les autorités politiques israéliennes font tout pour minimiser la crise provoquée par la Turquie. Par contre, d’autres intervenants de la vie du pays, qui ne sont pas tenus par les impératifs de haute stratégie, ont décidé de dire « Halte ! » et de manifester leur colère envers Ankara après les diverses manifestations d’hostilité ouverte de ces dernière semaines, qui n’ont plus rien à voir avec des prises de positions politiques.

Sur le plan touristique, même si pour nombre d’Israéliens, l’aspect financier attrayant prime encore sur l’honneur juif, on enregistre déjà une baisse des départs vers la Turquie, selon les chiffres des tour-operators. Par contre, c’est dans le secteur des voyages organisés qu’un véritable boycott commence à se mettre en place. Des comités d’entreprises, et non des moindres, viennent de décider de ne plus envoyer comme chaque année leurs employés en vacances en Turquie. Il s’agit par exemple d’entreprises connues et employant de nombreuses personnes : la Compagnie d’Electricité, le groupe agro-alimentaire « Tenouva », « Tadiran », « Bezek », le Technion, « Israël Aircraft Industries »,
« El-Al », la compagnie de transports « Egged », « Haïfa Chemicals », « Raphaël Ltd », des hôpitaux, hôtels etc. Tous ces groupes ou entreprises représentent des milliers de personnes qui emplissaient chaque année les hôtels d’Anatolie pour la plus grande joie (économique) des hôteliers et commerçants locaux. Après les déclarations incendiaires du Premier ministre turc au mois de janvier, en pleine Opération « Plomb Durci », un boycott touristique semblable s’était mis en place, mais à l’approche des mois d’été et avec les promotions « à prix cassés » pratiquées par les professionnels turcs affolés, le boycott n’avait pas duré.

Mis à part le domaine touristique, certains professionnels ont décidé de pratiquer un boycott plus symbolique. C’est ainsi que de nombreux cafetiers ne proposent plus le fameux « café turc ». Ils reconnaissent que ce n’est pas de la même envergure que de boycotter « IKEA » pour réagir contre la politique suédoise envers Israël, mais « c’est leur manière de réagir avec les tripes quand on attaque injustement Tsahal et Israël ».

Sur le plan politique, jusqu’à présent, une seule manifestation a lieu devant l’ambassade de Turquie à Tel-Aviv, mais bien entendu, sans cris de haine, d’appels au meurtre ou de drapeaux brûlés. C’est le mouvement estudiantin
« Im Tirtsou » toujours très présent et effectif, qui a convoqué à un rassemblement pour « confondre définitivement le gouvernement turc et son hypocrisie : d’un côté, la Turquie refuse de reconnaître le génocide arménien que son armée a délibérément commis, et de l’autre, elle ose accuser Israël de crimes de guerre et contre l’Humanité pour des actes qui n’ont jamais eu lieu !»

Les participants à cette manifestation brandiront entre autres des photos du génocide contre les Arméniens et distribueront aux passants de la documentation sur cette terrible tragédie qui s’est déroulée au début de la 1ère Guerre Mondiale.