Confrontation sur l'Iran
Posté par Jacob Laksin
2 mars 2012
http://frontpagemag.com/2012/03/02/showdown-over-iran/
Adapté par Mordeh'aï pour malaassot.com ©2012
Au cours des trois dernières années, les relations entre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président Obama ont été tendues et tristement célèbres, mais leur prochaine réunion de ce lundi 5 Mars sera peut être le moment le plus dense à ce jour.
Des deux côtés on a été avare sur le sujet de la discussion, mais il est clair que la question dominante sera comment faire face à la menace nucléaire naissante de l'Iran. Malgré l'accord sur la nature de cette menace, les deux parties divergent considérablement dans leur évaluation à propos du programme nucléaire de l'Iran de son avancé et des étapes nécessaires pour mettre un terme à son développement persistant. L'administration Obama favorise une approche plus molle. Selon l'administration, il y a toujours suffisamment de temps pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire. Estimant que les sanctions américaines et européennes adoptées cet été peuvent ralentir le programme nucléaire de l'Iran, Obama a toujours soutenu qu'une politique à deux voies-- de sanctions plus sévères et diplomatie musculée-- donnaient une chance de travailler. Cette évaluation retarde un jugement militaire sur l'Iran, mais même les représentants de l'administration admettent qu'elle fait partie des espoirs.
En janvier, James Clapper, directeur du renseignement national d'Obama, a admis que «depuis » les sanctions n'avaient pas convaincu l'Iran de modifier son comportement. Au lieu de cela, il a dit, l'administration avait bon espoir que la pression incessante était la « perspective qui pouvait le faire changer. » Par conséquent, Obama fera probablement pression sur Netanyahu afin qu'il repousser une frappe militaire contre les installations nucléaires iraniennes jusqu'à ce que les sanctions aient une chance d'oeuvrer.
Netanyahou est insensible à ce point de vue. Comme il l'a souligné dans le passé, les sanctions ont été essayées avant, avec peu d'effet dissuasif sur les ambitions nucléaires de l'Iran. Le point de vue israélien actuel, c'est qu'une frappe devra arriver avant l'été afin d'empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire.
Néanmoins, Israël reconnaît que l'administration d'Obama ne donnera probablement pas sa bénédiction à une telle attaque. C'est une des raisons pourquoi le renseignement israélien a laissé fuiter cette semaine qu'Israël n'aviserait pas les U.S.A d'une frappe israélienne imminente , laissant ainsi aux États-Unis le démenti plausible dans la foulée. Bien que ce soit peu probable de braver l'administration d'Obama, Israël croit qu'il n'a que très peu de choix et très peu de temps, si il veut détruire la capacité militaire de l'Iran avant qu'elle ne devienne pleinement opérationnelle.
Si l'action de la ligne rouge d' Israël est moindre que celle d'Obama, c'est parce que l'évaluation israélienne du projet nucléaire de l'Iran est plus effroyable.
Les Services de renseignements américains se sont protégés sur la question du délai que l'Iran mettra vraiment à obtenir la bombe nucléaire, par opposition à un programme nucléaire. Israël, lui a moins de doutes.
Cette semaine, par exemple, responsables israéliens ont souligné les résultats de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) que l'Iran a accéléré l'enrichissement d'uranium, condition préalable à un programme d'arme nucléaire et il enfouit, de plus en plus ses activités nucléaires, plus profondément sous terre, probablement afin d'éviter qu'ils servent de cible à une attaque aérienne. Il a peine apaisé les inquiétudes d'Israël que l'Iran, ce qui démontre bien son mépris traditionnel du droit international, a récemment refusé la visite d' un site militaire clé aux inspecteurs de l'AIEA.
Pourtant les agissements, le tracas sont plus profonds que la différence d'évaluations stratégiques. À cause de sa proximité géographique, Israël considère l'Iran comme une menace existentielle et non simplement comme un état voyou gênant. Il n'est pas juste que l'Iran appelle à plusieurs reprises à la destruction d'Israël.
Le plus grave problème est qu'avec ses soutiens au Hamas et au Hezbollah, ainsi que l'arsenal d'armes nucléaires de missiles balistiques pour l'annihilation d'Israël, l'Iran mène déjà la guerre il a longtemps menacé de destruction. Cette réalité n'est que trop évidente pour Israël. La Bar Ilan University, a publié une étude stratégique cette semaine qui souligne les ambitions nucléaires de l'Iran, qui, combinées à la chute des États arabes et à la montée des régimes révolutionnaires islamiques, créent une « détérioration sécuritaire environnementale pour Israël ». De toute évidence, Israël sent qu'il a besoin d'agir — et avant peu. Cela ne veut ne pas dire qu'il n'y a pas de place pour un terrain d'entente sur l'Iran.
L'administration d'Obama a indiqué qu'elle pourrait être assujettie aux appels israélienns pour une réponse plus énergique et plus urgente. Ainsi, avant l'arrivée de Netanyahu, l'administration a envoyé des signaux qui pourraient encore souscrire à une solution militaire du programme nucléaire iranien.
Par exemple, le général Norton Schwartz chef d'état-major de l'Air Forcea déclaré cette semaine que les Chefs d'Etat Major ont préparé des options militaires pour une attaque contre les sites nucléaires de l'Iran. Afin qu'il n'y n'ait aucune confusion entre le message à Téhéran, Schwartz a ajouté: « Pour ce que nous pouvons faire, vous ne voudriez pas être dans la zone. » Si c'est en effet un signe que les États-Unis sont disposés à examiner les options militaires, celà sera bien accueilli par Netanyahu. Les sondages suggèrent que le public israélien est réticent à entreprendre une frappe contre l'Iran sans le soutien des États-Unis. À cette fin, le soutien ferme de la Maison Blanche serait rassurant , indispensable, que, même si les États-Unis ne sanctionnent pas officiellement une attaque israélienne contre les sites nucléaires iraniens, ils admettent au moins la possibilité. Compte tenu de l'aversion apparente, personnelle et mutuelle de Netanyahu et d'Obama, la réunion de lundi ne peut être qu'une réunion satisfaisante. Mais avec beaucoup d'enjeux pour la sécurité d'Israël et des États-Unis, il y a encore un espoir qu'elle puisse bien être encore un productive.