להבין דבר מיתוך דבר - comprendre une chose à partir d'une autre chose
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Par Arié Lévy
http://www.geopolitiquebiblique.com/
28 Août 2011
Dans le Talmud Hagiga il est écrit: « On n’enseigne les choses concernant le Char céleste qu’à un seul élève et, encore, seulement s’il est éduqué (sage) et qu’il est en mesure de comprendre par lui même ».
Qu’est ce que le Char céleste ? D’aucuns me diront que le Merkava désigne le meilleur char d’assaut du monde, prod
uit précisément en Israël. Pendant la guerre de Kippour les blindés israéliens ont subi d’importantes pertes humaines à cause des missiles fluo-guidés syriens et égyptiens. On décida donc de construire un char qui permette de résister à un tir direct, et que son équipage soit en mesure de reprendre le combat. C’est exact, mais vous pensez bien que ce n’est pas la signification première du mot « Merkava ». Ce mot dérive de la racine RKV qui signifie « chevaucher » et qui, aujourd’hui, a donné naissance au mot RéKhéV, soit tout bonnement, voiture. A l’origine, il figure dans le premier chapitre du Livre d’Ezechiel et signifierait plutôt « Char céleste », et non, terrestre, même s’il a des blindages solides, comme un char d’assaut. Il permet à de rares élus d’atteindre les firmaments les plus élevés. La mystique qui s’est développé autour de ce concept s’intitule Maasey Merkava, soit les oeuvres ou les choses du Char.
Pour faire simple, il désigne à la fois le Trône divin et le cheminement ou le chevauchement de l’homme en vue d’atteindre la connaissance des choses situées tout en haut. Ce concept a été repris par d’autres courants mystiques ou religions, dont l’Islam, où Mahomet enfourche et chevauche sa jument Buraq pour rendre visite à l’ange Gabriel, et à je ne sais trop qui. Certains auteurs contemporains prétendent même que l’activation de ce véhicule RékhéV, permet de voyager à travers l’espace et le temps à une vitesse supérieure à celle de la lumière.
A ma connaissance, ce voyage ne se fait que, grâce à une pensée affûtée, une grande sagesse, des qualités morales certaines et un équilibre psychologique en béton; il n’est donc pas réservé à tout un chacun. Dans le Talmud Hagiga, dans la même Mishna, il est fait mention de quatre rabbins qui ont tenté ce voyage (au Pardess). Ben Azaï contempla la gloire divine et mourut, Ben Zoma contempla le Trône et devint fou, Elisha ben Abouya (A’hér) en perdit la foi, et seul, Rabbi Akiva entra en paix et sortit en paix.
A noter que Ben Azzaï n’a jamais voulu se marier; il aimait trop étudier la Torah. Sans attaches terrestres – il n’avait ni femme, ni enfants, n’ayant pas mis en pratique la Mitsva de Prou Ou Rbou, procréer – ça ne valait pas le coup de redescendre sur la terre.
Il est donc fortement recommandé de ne pas enseigner les oeuvres du Char à tout un chacun. Trop dangereux. Les Sages nous disent qu’il ne faut divulguer les choses mais, indiquer seulement les têtes de chapitres; à charge pour l’élève doué de trouver seul la voie. Rabbi, Aquiva, seul, sut y parvenir.
Ainsi pensait également Confucius: il ne faut pas enseigner les choses du Ciel aux élèves avant qu’ils n’aient acquis des connaissances suffisantes sur ce qui fait l’homme et comment celui ci doit se comporter avec son prochain; ce qui prend un bon bout de temps; sans doute qu’une vie n’y suffit pas. Et, il ne faut pas dévoiler les quatre coins du voile de la connaissance. « Je lève un coin du voile, si l’étudiant ne peut découvrir les trois autres, tant pis pour lui ». Les Sages du talmud ne disent pas autre chose :« On n’enseigne les choses concernant le Char céleste qu’à un seul élève et, encore, seulement si c’est un sage et qu’il est en mesure de comprendre par lui même ». Si dans une génération se lève un Rabbi Aquiva ou un Confucius, alors il saura trouver la voie qui mène à la connaissance suprême. De là, à l’enseigner, il y a un abîme.
Ce qui compte en définitive, comme nous dit Rabbi Nahman de Breslev dans Likoutei Moharan, c’est l’effort qui consiste à comprendre une chose à partir d’une autre, ( Léhavin davar mi to’h davar. להבין דבר מיתוך דבר )