Le Conseiller juridique du gouvernement, Mazouz, doit décider avant la fin de son mandat s’il doit émettre un acte d’accusation contre le metteur en scène Bakri pour son film « Jenin, Jenin ». Mazouz a réuni en début de semaine un forum spécial en présence du Procureur de l’Etat, Moshé Lador, d’un général de réserve, commandant d’unité de blindés, Yé’hezkel Agaï, ainsi que des représentants des soldats ayant combattu à Jenin lors de l’opération militaire Homath Maguen en 2002. De même, les parents des soldats tombés au combat ont été conviés à la réunion.
Les porte-paroles des personnes concernées se sont adressés à Mazouz et ont exigé qu’il ait recours à son statut pour faire appliquer la loi interdisant la calomnie et d’engager une action en
justice contre Bakri. Ce dernier a en effet accusé les soldats de Tsahal, dans son film « Jenin, Jenin », d’avoir commis des crimes de guerre dans l’ex camp de réfugiés au cours de
l’opération destinée à mettre un terme aux attentats suicides, dont le dernier d’une longue série avait été perpétrée à l’hôtel Park de Nataniya, lors des réjouissances de la nuit du Seder
qui ont tourné au cauchemar.
L’un des participants à la réunion était Shlomo Azouri, le père d’Eyal, tué au combat dans ce camp. Il a déclaré mercredi au journal Haaretz: « Il faut réhabiliter l’honneur des combattants.
13 de nos fils sont tombés car nous avons voulu plaire à l’opinion. Dans ce film, il y a une infinité de mensonges. Ils ont porté atteinte au nom des soldats et noirci la mémoire des
personnes tombées au combat. Mazouz nous a soutenus. Il a dit que nous avons raison mais qu’il y a des limites à la loi. Il est inconcevable que le mensonge puisse profiter de la liberté
d’expression. »
Le ministère de la Justice a confirmé que les tractations ont commencé il y a à peu près deux mois, et que cette rencontre a effectivement eu lieu cette semaine. Le conseiller juridique n’a
pas encore pris de décision.
L’année dernière, le chef d’état major, Gabi Ashkenazi, et le procureur général de l’armée ont décidé de porter plainte
contre l’acteur et metteur en scène Bakri pour calomnie et médisance. L’avocat Israël Caspi, qui s’investit dans le combat pour la réputation de Tsahal a déclaré: « C’est un tournant très
important. Cela prouve que les personnalités haut-placées ont compris que leur rôle consiste aussi à défendre les soldats de Tsahal, l’Etat en général et les familles endeuillées salies par
les accusations calomnieuses de Bakri. Nous apprécions l’attitude du chef d’état major et des hauts-responsables qui se sont mobilisés pour soutenir les familles endeuillées, les morts et les
soldats de Tsahal. »
Jeudi 31/12/2009