Réaffirmer la présence juive sur le mont du Temple
26.10.09
En toile de fond des émeutes qui envahissent le mont du Temple,d'éminents rabbins et hommes politiques ont appelé, dimanche soir,les Juifs à se rattacher de façon plus intense au lieu et à gravir le mont du Temple avec un dynamisme renouvelé. Neuf officiers de police ont été légèrement blessés et 21 émeutiers arabes ont été arrêtés lors des récents affrontements qui ont eu lieu sur le mont du Temple, dans les ruelles du quartier musulman ainsi qu'à Jérusalem-Est, dimanche.
Ces déclarations interviennent après une conférence qui s'est tenue à Ehal Shlomo, et où étaient présents, entre autres, les rabbins Dov Lior, Yaacov Meidan, Youval Cherlow et Elyakim Levanon.
La députée Likoud, Tzipi Hotovely, ainsi qu'Ouri Ariel, Arié Eldad et Michaël Ben-Ari d'Union nationale, et Ouri Orbach de Habaït Hayehoudi, étaient également présents. Le maire adjoint de
Jérusalem, David Hadari, et Moshé Feiglin, membre du comité central du Likoud ont également participé à la rencontre.
Ce rassemblement, en partie organisé par l'Institut du Temple (une organisation basée à Jérusalem et dédiée à la recherche et à la reconstruction du Temple), était relié aux troubles qui
faisaient rage dans la capitale dimanche, alors que des groupes islamiques avaient manifestement eu vent des encouragements de certains rabbins à se rendre sur le mont du Temple.
Les leaders musulmans ont alors mobilisé leurs fidèles à investir le Mont et à "le défendre".
Le directeur de l'Institut du Temple, Yehouda Glick, qui a accueilli les conférenciers, a commencé par l'évocation du souvenir du Premier ministre défunt Itzhak Rabin, déclarant aux participants : "Avant qu'il ne soit tué, Rabin disait que le plus grand danger auquel devait faire face la démocratie israélienne était la capitulation devant la violence."
"Et les récents évènements témoignent d'un phénomène alarmant : la police israélienne lutte à couteaux tirés sur le mont du Temple, face à la violence palestinienne."
Le ton de la conférence était donc lancé, Glick insistant sur la "discrimination" dont les Juifs désireux de visiter le site sont l'objet.
"Lorsqu'une personne visiblement juive souhaite se rendre sur le mont du Temple, elle doit attendre, parfois des heures, être fouillée et interrogée par la police de façon parfois humiliante", déclare Yossef Rabin, du Mouvement pour la construction du Temple. "Dans le même temps, des Israéliens laïcs et des touristes non-juifs sont autorisés à pénétrer sur le site librement. L'un des messages que nous souhaitons diffuser ce soir, en addition à celui d'appeler les Juifs à se rendre sur le mont du Temple, c'est aussi de mettre fin à cette discrimination de la police. Il me semble trop absurde que le seul autre endroit du monde où les Juifs sont interdits d'accès soit La Mecque", a ajouté Yossef Rabin. "Ici, nous parlons du mont du Temple, le site le plus saint du judaïsme."
Le rabbin Yaacov Meidan, directeur de la yeshiva d'Alon Shvout, s'est adressé à la foule dans les mêmes termes, déclarant : "Beaucoup de gens croient que les forces de police sont de gauche
ou anti-juifs. Mais je peux vous dire qu'il n'en est rien. La police sait deux choses : de quel côté se trouve la violence et comment travailler le moins possible. Pour se rendre la tâche
plus aisée, elle sait donc ménager l'acteur le plus impétueux et préfère garder les Juifs loin du mont du Temple pour éviter les réactions arabes. Mais si les Juifs accroissent leur présence
sur le Mont, ils pourront gagner ce combat", a-t-il ajouté.
D'autres rabbins ont également discuté des règles halakhiques (liées à la Torah) interdisant aux Juifs d'accéder au mont du Temple, indépendamment des règles de pureté qui y sont rattachées.
Le très respecté rabbin Ovadia Yossef avait récemment renouvelé cette interdiction.
Les autorités religieuses n'étaient pourtant pas les seules à encourager la présence juive sur le mont du Temple. Tzipi Hotovely a déclaré hier au Jerusalem Post que les Juifs
devaient se rattacher de façon plus intense au site.
"La meilleure façon de réaffirmer ces liens est d'en parler", a-t-elle affirmé. "Nous devons être présents sur le mont du Temple, nous y rendre, même si le monde rabbinique est divisé sur la question." Interrogée sur les tensions que pourrait causer une telle présence, Hotovely a répondu : "C'est exactement l'inverse. Plus nous chercherons à éviter le mont du Temple, plus la violence augmentera. Et cette violence risque non seulement de croître, mais elle pourrait aussi s'étendre à d'autres parties de Jérusalem, et pourquoi pas même, au Kotel."