Lieberman réagit aux propos de Solana

 Mercredi 07/15/2009 
par Shraga Blum
Bien qu’avec quelques jours de retard, le ministre des Affaires Etrangères, Avigdor Lieberman a tenu à régit aux propos pour le moins insolites tenus par le délégué aux Affaires Etrangères de l’Union Européenne, l’espagnol Javier Solana.

Dans une interview accordée au journal italien « La Stampa », Lieberman se veut catégorique : « L’Union Européenne ne nous dictera pas sa solution au conflit ».

Puis il a tout de même tenu à ramener ces déclarations à leur juste proportion : celle d’un fonctionnaire européen qui s’apprête à quitter la scène proche-orientale après dix ans de service. « Les déclarations de Solana ne m’impressionnent pas outre mesure » confie le ministre israélien. Il constate également avec regret « que ce genre de position et de déclarations montrent une fois de plus que beaucoup d’Européens ne comprennent pas ce qui se passe au Proche Orient.

Si nous ne soutenions pas l’Autorité Palestinienne, le Hamas ne mettrait que quelques jours à prendre le contrôle de la population arabe de Judée-Samarie ». Le ministre des Affaires Etrangères tient à remettre les pendules à l’heure :
« Les européens doivent comprendre que le problème ici, c’est le Hamas et non Israël, le problème du Liban, c’est le Hezbollah et non Israël. Et le problème de l’Egypte, ce sont les Frères Musulmans, et non Israël ! » martèle-t-il.

Avigdor Lieberman a voulu également balayer l’impression relayée par les médias sur l’« hostilité » dont il serait l’objet dans les chancelleries européennes : « Pas le moins du monde. Bien au contraire, lors de mes tournées et entretiens, l’atmosphère est excellente, et je rencontre beaucoup plus de compréhension que l’on imagine ».

Les journalistes italiens n’ont pas manqué de lui parler de « l’épisode Sarkozy », qui aurait demandé à Netanyahou de « virer » Lieberman et mettre Tsipi Livni à sa place : « Oh, vous savez ! Sarkozy a dit beaucoup de choses, notamment sur Obama, Merckel ou Zapatero…au moins je suis en bonne compagnie ! »

Concernant le « gel de la construction juive» en Judée-Samarie, Lieberman s’est voulu très ferme : « Nous avons fait des propositions conciliantes aux Américains. Mais qu’il soit bien clair : elles sont limitées dans le temps. Nous pourrons stopper la construction durant une période donnée, mais il est hors de question d’étrangler cette population ou de sanctionner le fait que ces familles mettent des enfants au monde ! ».

Enfin, Lieberman a décoché ses flèches envers le gouvernement précédent qui selon lui « était composé de colombes, mais qui a finalement mené plus de guerres que tout autre gouvernement ! » « Il faut inverser les priorités » affirme-t-il, « d’abord assurer la sécurité des citoyens, puis avancer sur le terrain politique. Le contraire, qui a été la devise des gouvernements de gauche, c’est la certitude de l’échec »