Face au déchaînement antisémite déguisé en antisionisme, il est urgent d’agir, Marc Brzustowski
Malgré le pont de l’Ascension, plusieurs d’entre vous ont réagi, avec émotion et détermination à l’exposé de la dernière turpitude antisionisme, cyniquement relayée par Daily Motion [*]. Certains
pensent qu’il ne faut pas en rester là, mais envisager des actions énergiques qui peuvent et doivent aller jusqu’à une vaste campagne de sensibilisation publique. Le texte suivant est exemplaire,
à cet égard, en ce qu’il formule des propositions et ouvre des pistes. Nous verrons si, cette fois encore, ce sursaut ne retombera pas comme un piteux soufflé, faute d’une mobilisation sérieuse
des internautes… vous et d’autres ! Enfin, j'invite quiconque soupçonnerait que M. Brzustowski et moi sommes des "sinistrologues" plus ou moins paranoïdes, à jeter un coup d'oeil sur les textes
de haine suivants, tous répandus sur le Net, cette année [**]. (Menahem Macina).
[*] Voir : "Fasc-le-Facho-catho à la rescousse de Dieudo :
L'union sacrée du pire". [**] "Propos paranoïdes du
président (chiite) du Parti Anti-Sioniste (français), «libérateur du monde»" ; "Attention ! "veuve noire"
antisémite! Risque de piqûre fatale pour les non vaccinés" ; "«La liberté d'expression», vidéo de haine d'Israël du rapeur 'catholique'
Fasc" ; "Autre vidéo du
rappeur Fasc qui éructe sa haine d’Israël, en blasphémant l’hymne national «Hatikva»".
22/05/09
Je pense que nous ne pouvons pas nous en tenir à la simple dénonciation internautique, mais qu'il pourrait être judicieux d'initier une campagne de lettres en
attente de prise de position publique aux cardinaux, évêques, députés qui, s'ils ne réagissent pas, d’une manière ou d’une autre, consentent à ce que cette campagne soit admise comme
étant "dans le cadre des règles de la démocratie".
Une première correspondante me signifie qu’elle a signalé ces débordements au Cardinal
Barbarin, de Lyon. Je crois que l'on peut aussi s'appuyer sur les conclusions d'un rapport "enterré", le Rapport Ruffin, pour examiner dans le détail pourquoi
aucune mesure de limitation et de contention favorisant l'ordre public n'a jamais été entreprise ni même envisagée, au vu de ces exploitations du climat social et
international.
Il y va du soutien, assez conséquent et de la légitimité acquise, qu'a pu
recevoir de la part de beaucoup de citoyens - dont quelques juifs, mais aussi d’une large majorité de non-juifs (53%) attachés au valeurs de la République -, la
candidature d'un homme qui évoquait alors la "tolérance zéro" en tout domaine de l'insécurité comme leur point de non-retour : un certain Nicolas Sarkozy (lui-même cible du même genre
de campagne par les mêmes sources, on l'a déjà évoqué).
La République et ses soutiens chrétiens et laïcs doivent clairement se
désolidariser de tout ce que l'on dit, au nom de "la liberté de se présenter devant les électeurs", voire du "catholicisme", en fustigeant une catégorie particulière de la
population.
Clairement, la campagne des Européennes en France devient le porte-voix de
l'antisionisme-antisémitisme à travers le monde. L'image de la France risque fort de s'en sortir à nouveau écornée, comme aux pires moments des polémiques autour des petites phrases
chiraquiennes, et nous sommes revenus cinq ans en arrière, malgré les promesses de rupture. La compromission, au prétexte de la crise économique et des réformes qui se traînent, n'est pas un
argument de bilan dont nous devrions, en tant qu’individus ou groupes, faire les frais.
Si aucune mesure n'est prise, nous saurons à quoi nous en tenir : se battre ou
partir.
En effet, on doit penser qu'à force d’être systématiquement désignés comme ennemis, et
caricaturés dans les catégories de ce parti [le Parti Anti Sioniste], c’est un appel à la guerre civile qui couve sous le débat électoral, avec l'assentiment tacite des autorités et
principales personnalités morales de la société civile, réduites à l'impuissance et au laisser-dire, laisser-faire, en sorte que nous buvions le calice jusqu'à la lie.
Il faut reprendre, point par point, comme constituant une "incitation à la violence",
des passages comme ceux-ci [*]:
· "Tous ensemble formons un POING, et, une bonne fois [pour toutes], écrasons-le
sur le lobby israélien".
· "Débarrassons nous de tous ces chiens qui foutent la pagaille dans le
monde".
· "Bande de chacals".
· "Métastases du lobby - ou plutôt du cancer - israélien".
· "Religion shoatique" [sic !].
· "Oui, sioniste, casse-toi ! La France ne t’aime
pas
De tels appels à la haine, à l’expulsion, aux voies de faits, sont générateurs de
trouble à l’ordre public. Ils sont contraires aux règles les plus élémentaires du vivre ensemble. Il serait donc impensable, à l'heure du procès du "Gang des Barbares", qu’ils ne suscitent aucune
réaction des pouvoirs publics, ni des institutions, religieuses et laïques de la société.
Il nous incombe de diffuser largement ces ignominies afin de provoquer l'électrochoc
nécessaire à un débat public en direction des parlementaires (aux abonnés absents ?), de façon à ce qu'ils révisent leur copie sur le sujet.
La mouvance des amitiés judéo-chrétiennes devrait se sentir concernée par cette menace
qui vise aujourd’hui les Juifs, mais pourrait bien, demain se retourner contre d’autres minorités religieuses et ethniques.
Marc Brzustowski