ISRAËL A MIS SOUS SURVEILLANCE LE SOUDAN

Par Mati Ben-Avraham

La mise sous surveillance du Soudan, en tant que plate-forme du terrorisme islamiste par les services de renseignements israéliens, ne date pas d’hier.

S’il fallait des preuves de la volonté iranienne de torpiller toute avancée israélo-palestinienne vers un accord, les raids des chasseurs-bombardiers israéliens au Soudan ont mis en lumière cette filière d’acheminement des armes depuis l’Iran vers la bande de Gaza.

Que ces raids soient intervenus au cours et au lendemain de l’opération ” Plomb durci” ne relèvent en rien du hasard.

Pour Ehoud Olmert et Ehoud Barak, il s’agissait d’un avertissement destiné directement à l’Iran, à savoir que ses manigances étaient sous surveillance d’une part et, d’autre part, placé le monde occidental devant ses responsabilités : la formule ” deux Etats pour deux peuples” en tant que solution de la disputation israélo-palestinienne passait par la réduction de la capacité de nuisance de l’Iran dans la région.

Et il n’est pas interdit de penser que c’était l’angélisme politique manifesté par d’aucuns, dans le proche entourage du président Barack Obama, qui était particulièrement visé.

Cela dit, la mise sous surveillance du Soudan, en tant que plate-forme du terrorisme islamiste par les services de renseignements israéliens, ne date pas d’hier. Elle remonte à la fin des années 1980. Elle a fait l’objet d’un redoublement d’attention, après le resserrement des liens entre le Soudan et l’Iran fin 1990, et d’une étroite collaboration entre le Mossad et Aman, le service de renseignements de l’armée.

L’arraisonnement du cargo ” Karin A”, chargé d’armes à destination du Fatah de Yasser Arafat, a été le premier effet “visible” de la nouvelle disposition mise en place.

Si l’on en croit les médias américains, qui s’appuient sur des déclarations soudanaises, c’est trois raids qu’auraient mené l’aviation israélienne au Soudan, en janvier et février. Des opérations lancées à partir d’un réseau dense d’informations concordantes : écoutes téléphoniques dans la bande de Gaza, suivi satellitaire et utilisation d’un drone d’une efficacité redoutable ” Hermès 450”, en service dans les armées américaine et britannique ainsi qu’en Croatie, dans sa version civile.

Suite à ces raids, le Hamas a dépêché une délégation de haut rang au Soudan, pour convaincre les autorités de Khartoum de ne pas interrompre la filière de fourniture d’armes, y compris des missiles d’une portée de 40 à 70 kms.L’Egypte en aurait fait de même, mais dans un but tout opposé, toujours selon des sources américaines.