A Gaza avec les soldats de Tsahal

Photo : D.R.
Pour la première fois depuis le début de l’opération Plomb durci, l’armée a autorisé un journaliste à suivre les opérations sur le terrain. Courrier International publie, jeudi 15
janvier 2009, ce reportage qui a suivit les troupes israéliennes.
« Le calme qui a régné pendant la plus grande partie de la journée à Gaza n’a pas manqué d’inquiéter le colonel Ilan Malka, chef d’état-major de la brigade d’infanterie Givati. “Vous devez tous vous préparer à déjouer des tentatives d’enlèvement. C’est pour le moment le principal objectif du Hamas. Il faut aussi revoir les procédures en cas d’attaques suicides contre nos forces”, explique-t-il à ses officiers lors d’un briefing.
Le colonel Ilan Malka n’avait pas tort. Jusqu’au soir, Tsahal a enregistré plusieurs tentatives d’enlèvement dans les zones où elle était déployée. Il ne veut pas avoir de mauvaises
surprises.
Nous nous arrêtons dans la cour d’un garage. Notre véhicule blindé recule et touche quasiment le mur – ou plutôt un trou dans le mur –, dans lequel on s’engouffre aussitôt. Les
soldats ont pris le quartier en passant par les trous creusés dans les murs qui entourent chaque maison, se protégeant ainsi des tirs des snipers et des pièges tendus à proximité des
bâtiments.
Il y a avec nous plusieurs réservistes. Ils sont nombreux.
“Impossible de rester chez moi quand mes camarades se battent”, explique Omri en allant à la rencontre du lieutenant-colonel Ofer Lévy, commandant de la brigade.
Le lieutenant-colonel Ofer Lévy explique que les hommes du Hamas ont été tellement surpris qu’ils ont laissé tels quels leurs explosifs avant de fuir. Les soldats découvrent sans cesse de
nouveaux tunnels. On rejoint un officier qui va inspecter un tunnel situé dans un territoire plutôt dangereux. Les soldats et les officiers pointent leurs armes vers les étages supérieurs
et les orifices dans les murs. Le Hamas a disparu, mais il peut revenir à tout instant et nous surprendre.
A l’étage supérieur, un tireur d’élite observe les lieux à travers une brèche. Ces trous sont des cicatrices qui perdureront longtemps après le départ de nos troupes. Certains soldats et
officiers font la prière avant d’aller inspecter un tunnel fraîchement découvert. Un officier m’explique combien le soutien du front arrière est important pour lui. “On en a assez de voir
des Israéliens subir des frappes sans réagir”, explique Eilon Perry. On avance d’abord à pied vers le tunnel qui vient d’être découvert. Mais la dernière partie du chemin est risquée. Le
tunnel est composé d’un puits vertical menant à une galerie souterraine bétonnée. Il contient visiblement des explosifs et il est dangereux de s’y engouffrer.
Le chef du bataillon essaie de comprendre où mène la galerie. Il repère une maison très haute à trois cents mètres de là. “Elle va jusqu’à cette maison… J’ai failli entrer dans la
galerie, mais heureusement j’ai vu qu’elle était piégée…”
Juste avant de quitter la ville, je demande au chef d’état-major de la brigade Givati : “Combien de temps va-t-on rester dans la bande de Gaza ? – Aussi longtemps qu’il faudra”,
rétorque-t-il. »
Source Nesletter CRIF |
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :