Promesses en l'air....
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Qelqu'un se souvient-il encore de la lettre qu'a envoyée George W. Bush à Ariel Sharon en avril 2004 ? Il y vantait alors les mérites de l'expulsion de dix mille Israéliens de 25 implantations et du retrait de l'armée de Gaza.
Aujourd'hui, on ne la mentionne jamais et pour cause : les quatre années qui ont suivi, les administrations Bush et Olmert ont systématiquement ruiné tous les "avantages" qui devaient être accordés à Israël.
Prenez par exemple l'engagement suivant : "les Etats-Unis feront les efforts nécessaires, avec la Jordanie, l'Egypte et d'autres pays de la communauté internationale pour empêcher que les zones évacuées par Israël ne deviennent une menace…"
En réalité, les Palestiniens ont lancé plus de 6 000 roquettes et obus de mortiers de Gaza depuis le désengagement de 2005. L'Autorité palestinienne (AP), qui contrôlait Gaza depuis le coup du Hamas en juin 2007, n'a fait aucun effort pour les empêcher.
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a préféré faire pression sur Israël pour obtenir d'avantage de concessions, en arguant que sans cela, l'AP ne pourrait pas lutter contre le terrorisme.
Elle a notamment exigé un "passage sécurisé" entre Gaza et la Judée-Samarie et la réouverture de la frontière Israël-Gaza, qui ont pu faciliter les infiltrations terroristes.
En théorie, la lettre de Bush offrait plusieurs niveaux de sécurité : ou bien l'AP sécurisait le terrain, ou bien les Etats-Unis "s'efforçaient" de l'obliger à le faire, et s'ils échouaient, Israël pouvait se protéger par ses propres moyens militaires.
Au lieu de cela, les Palestiniens ont poursuivi leurs attaques quotidiennes sans souffrir d'aucune conséquence diplomatique ou militaire sérieuse. Et le monde s'attend à ce qu'Israël accepte ce fait comme modèle des futurs retraits.
La lettre stipulait également qu'à "la lumière de la réalité du terrain, y compris les importants centres de population déjà existants, il était irréaliste d'attendre que le résultat du statut final des négociations soit un retrait total des lignes d'armistice de 1949".
Et pourtant l'administration Bush est presque immédiatement revenue sur cette promesse en refusant à Israël de construire dans ces "importants centres de population". Si ces blocs d'implantations doivent rester israéliens, il n'y aucune raison de s'opposer à leur construction. Mais en rendant la construction de ces blocs illégitimes, Washington signale qu'il ne pense pas qu'Israël doive les conserver.
Le mois dernier, Ehoud Olmert a en réalité déclaré au comité des affaires étrangères et de la défense de la Knesset que les frontières seraient grosso modo celles de 1949 : si les Palestiniens doivent recevoir un territoire équivalent à l'intérieur d'Israël pour tout territoire qu'Israël conserve en Judée-Samarie, tout ajustement de ces frontières sera nécessairement mineur.
Il a même répété dans son interview de Rosh Hashana avec le Yediot Aharonot qu'Israël "devrait se retirer de presque tous les territoires, y compris de Jérusalem Est" et compenser les Palestiniens à un "coefficient proche de un contre un" pour toute terre retenue par Israël.
Le monde s'attend à ce que tout gouvernement futur respecte ces propositions. Ainsi, non seulement Washington a rompu sa promesse mais Olmert a totalement enterré toute possibilité de la ressusciter.
Sharon avait obtenu les garanties pour le respect des trois promesses américaines en échange du désengagement : la possibilité de lutter contre le terrorisme palestinien après le désengagement, le refus de reloger des réfugiés palestiniens en Israël et leur soutien pour conserver ses blocs d'implantation.
Quatre ans plus tard, il s'avère que trois d'entre elles ont disparu, tout comme les opposants au désengagement l'avaient prédit.
Et la lettre de Bush est devenue à son tour lettre morte.