Tension entre la Russie, et l'Iran suite à la demande faite à l'armée iranienne de se retirer des régions syriennes

Par Benjamin Kerstein

https://www.algemeiner.com/2018/06/08/russia-demands-iranian-army-withdraw-from-syrian-areas-causing-rift-between-allies/

Adaptation Mordeh'aï pour malaassot.comreproduction autorisée avec mention de la source et du lien

Un important différend s'est développé entre la Russie et l'Iran en Syrie à propos de la demande du Premier ministre de retirer les forces iraniennes et alliées des zones stratégiques du pays déchiré par la guerre, indique un nouveau rapport.

Selon l' Observatoire syrien des droits de l'homme , des "sources fiables" ont révélé que la Russie et la Turquie avaient conclu un accord pour demander le retrait de toutes les forces iraniennes du nord de la Syrie.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déjà  appelé à un retrait "mutuel" de "toutes les forces non syriennes" du sud de la Syrie près de la frontière avec Israël, déclarant: "Le résultat de ce travail devrait se poursuivre et se continuer. Des représentants de l'armée de la République arabe syrienne se tiennent à la frontière de la Syrie avec Israël. "

Selon l'Observatoire, la Russie exige également le retrait de la milice terroriste de l'Iran, le Hezbollah, dans les zones proches de la ville stratégique de Homs. Le Hezbollah a jusqu'ici refusé de s'y conformer.

L'Observatoire affirme que ces tensions ont "créé une fissure dans les rangs des dirigeants et des officiers des forces du régime, les séparant entre les pro-russes et les autres pro-Iraniens".

Vera Michlin-Shapir, chercheur associé à l'Institut d'études sur la sécurité nationale et expert russe, a déclaré qu'une telle scission n'était pas totalement inattendue en raison des divergences de vues entre la Russie et l'Iran sur l'issue du conflit.

"Nous nous attendions à ce changement de ton", a-t-elle dit à The Algemeiner , affirmant qu'une "certaine discorde" était inévitable.

Elle a dit: " Si nous regardons cela dans une perspective plus large, dès le début, l'un des dysfonctionnements de cette alliance était - cette alliance est bonne, mais nous pouvons observer des objectifs différents entre l'acteur russe et l'acteur iranien au sein de cette alliance cela a très bien fonctionné pendant la guerre. Quand la guerre commencera à se terminer, ils commenceront à penser à ce qui se passera ensuite, et parce que les objectifs ne sont pas nécessairement les mêmes, une certaine divergence apparaîtra ».

"La vue des Russes sur la Syrie et comment ce conflit devrait se terminer ou du moins le réduire progressivement leur approche est assez flexible sur la façon dont cela va se passer, quelle sera la conception en Syrie même. Ils parlent de l'unité et de la souveraineté du territoire, des frontières et ainsi de suite. Mais en même temps, vous entendez le ministre des Affaires étrangères de Russie parler d'une possible fédéralisation, partition douce. "

Elle a rajouté que "Les Iraniens d'un autre côté sont assez clairs sur le fait qu'ils veulent que la Syrie reste unie. Ils veulent que la Syrie revienne à la situation d'avant-guerre "

Au fur et à mesure que les combats s'achèvent, ces différences «deviennent plus apparentes», a-t-elle dit. Néanmoins, les Russes «n'ont pas intérêt à ce que l'Iran soit complètement éliminé».

La Russie et l'Iran sont des alliés loyaux du régime du dictateur syrien Bashar al-Assad, qui mène depuis 2011 une guerre civile brutale avec diverses factions rebelles. Le conflit a tué plus de 500 000 personnes, dont un grand nombre de civils. Il a également vu l'utilisation d'armes chimiques contre les zones civiles. La Russie et l'Iran sont largement crédités d'aider Assad à tourner la guerre en sa faveur.