Pourquoi les pourparlers avec l'Iran et les pourparlers israélo-palestiniens se ressemblent-ils?
Par Elliott Abrams
http://www.weeklystandard.com/blogs/why-are-iran-talks-and-israeli-palestinian-talks-alike_819826.html
Adapté par Mordeh'aï pour malaassot.com
Aujourd'hui nous avons appris qu'il a été impossible de parvenir à un accord avec l'Iran sur son programme d'armes nucléaires. Même un «cadre» accord à court ou même un document d'une seule page était hors de portée. Et ce, en dépit de l'extension des pourparlers de la date d'origine du printemps dernier.
Il doit être clair maintenant qu'il n'y aura pas d'accord global avec l'Iran. L'annonce d'aujourd'hui qui dit que les pourparlers seront de nouveau, prolongés, cette fois jusqu'à l'été prochain. Mais toutes les parties savent que ce sont les questions clés, qui font obstacles et qu'il n'y aura pas d'accord simplement parce que les mois supplémentaires seront ignorés. La seule façon d'obtenir un accord pour les États-Unis c'est de faire encore plus de concessions, au-delà des concessions dangereuses déjà faites à l'Iran. Il se peut que le président et le secrétaire Kerry seraient prêts à le faire, étant donné que des concessions ont été déjà faites (à commencer par l'abandon de la demande essentielle faite à l'Iran d'arrêter l'enrichissement de l'uranium). Mais les résultats des élections présagent une ligne plus dure au Congrès et parmi des Démocrates, et la réalité a une manière de s'inviter. La vérité est que la République islamique demande à conserver, un programme d'armement nucléaire et n'acceptera pas un accord qui l'oblige à abandonner ce programme. Nos négociateurs et les leurs peuvent, sans doute, imaginer à quoi un compromis peut ressembler, mais il ne peut pas être atteint sans que les Etats-Unis ou l'Iran abandonnent des positions qu'aucun ne veut sacrifier.
Pourquoi ces pourparlers avec l'Iran ressemblent-ils aux pourparlers israélo-palestiniens? Parce que dans ces derniers comme dans les premiers, il est grand temps de reconnaître qu'un accord global n'est pas réalisable. Des années d'efforts ont déjà été déployées sur le front israélo-palestinien, depuis les négociations de Camp David, à celles de la réunion d'Annapolis, incluant celles menées par le secrétaire Kerry. Pourquoi pensait-il qu'un accord complet et global était à sa portée cela reste un mystère, mais enfin même s'il semblait être prêt de la conclusion, il ne sera pas en mesure de la sceller par un accord. Arafat avait dit non à Camp David en 2000 à Ehud Barak; Abbas a dit non à Ehud Olmert en 2008. Abbas ne va pas dire oui, et peu importe le nombre de fois que Kerry lui demande. Ainsi les États-Unis devraient cesser de pousser à un accord inaccessible, cesser de chercher des concessions israéliennes supplémentaires, et commencer à penser à la façon de gérer les conséquences, d'aider les Israéliens et les Palestiniens d'atteindre le maximum de sécurité, de prospérité, et d'indépendance vis à vis de l'autre compte tenu des circonstances réelles.
Il n'y aura pas d'accord global avec l'Iran, et de même nous devrions penser maintenant pas dans combien de temps Wendy Sherman peut revenir à Vienne ou à quuelles autres concessions nous pouvons apporter à Téhéran, mais à la façon de gérer les conséquences dans le monde réel. Est-ce que des accords partiels sont une partie de la réponse? Sûrement des sanctions devraient être renforcées, ou l'Iran sera récompensé pour ses faux-fuyants et ses retards. Et l'option militaire doit être rendue beaucoup plus crédible qu'elle n'est apparue ces deux dernières années. Mais le commencement de la sagesse dans ces deux cas, iranien et israélo-palestinien, c'est la réalisation que les différences fondamentales ne peuvent être plus amenuisées. L'administration Obama a essayé et essayé et elle a échoué - non en raison de ses diplomates de maîtriser leurs dossiers, mais parce que l'administration n'a pas compris la nature du problème. Une fois que vous reconnaissez que l'ayatollah Khamenei insiste sur un programme d'armement nucléaire, et que le Président Abbas ne peut pas accepter de renoncer au «droit au retour» et faire des compromis sur Jérusalem, vous reconnaissez que plusieurs sessions avec plusieurs diplomates n'atteindront pas un résultat autre. C'est une erreur de catégorie, tel un objet appartenant à une catégorie particulière et qui est présenté comme appartenant à une catégorie différente. Ici, les différends qui sont fondamentaux (parce que les intérêts sont défavorables) sont présentés par l'administration Obama comme étant de simples problèmes de malentendus, que la bonne foi américaine et l'huile de coude du Département d'Etat peuvent résoudre.
Bien sûr, l'administration ne veut pas l'admettre, parce que la conclusion qui doit être établi est difficile: que l'Iran va renoncer à son programme d'armement nucléaire que lorsqu'il sera sous pression et forcé de le faire, y compris par des sanctions, des menaces militaires, et à la fin peut-être même l'action militaire.
Très désagréable conclusion, mais, contrairement à l'idée que l'Iran acceptera de négocier l'abandon de son option nucléaire, il faut rester réalistes.