Obama et le mot «W(ar)»

Par Michael Freund

http://www.michaelfreund.org/15365/obama-war

Adaptation par Mordeh'aï pour malaassot.com

Plutôt que de mystifier l'ennemi, l'administration d'Obama n'a simplement réussi qu'à se rabaisser .

Donc, si Washington a décidé d'entrer en guerre contre les fanatiques de l'État islamique. Ou en est-il? Après que le président Barack Obama se soit adressé au peuple américain depuis la Maison Blanche mercredi dernier et qu'il ait précisé et proposé sa stratégie pour faire face à la menace posée par IS, son administration a vite trébuché et est tombée la tête la première dans un cratère de confusions. Moins de 24 heures après le discours d'Obama, le Secrétaire d'État John Kerry, chef de la diplomatie de l'Amérique, a catégoriquement nié que les Etats-Unis allaient entrer en guerre contre IS (aussi appelé ISIS ou ISIL), insistant sur plutôt sur le fait qu'il s'agissait simplement d'une « opération majeure contre le terrorisme ».

S'adressant à CBS, Kerry a déclaré que «la guerre » n'est pas la bonne terminologie.

Les remarques de Kerry ont fait soulever les sourcils à Washington et au-delà, car même si Obama n'avait pas utilisé le mot «W-ar» lui-même, l'impression de beaucoup avait été que l'Amérique en fait s’était mise sur le pied de guerre.

En effet, dans une interview à Fox News, le sénateur républicain de l'Arizona John McCain était à court de mots, après avoir écouté les remarques de Kerry, en disant à son interlocuteur: " Il est difficile de trouver une réponse à cette question. Alors que le président avait parlé la nuit dernière? " Le même jour, la confusion était multiplié lorsque le conseiller à la sécurité nationale, Susan Rice, est apparue sur CNN, où le présentateur Wolf Blitzer a demandé: «Est-ce que les -États-Unis sont en guerre en ce moment avec ISIS?" Cela "sonne comme la guerre pour moi», dit Blitzer, ajoutant: "Est-il juste de l'appeler une guerre?" "Eh bien Wolf, je ne sais pas si vous voulez appeler cela une guerre ou une campagne de lutte soutenue contre le terrorisme," a répondu Rice. " Nous n'aurons pas de forces de combat américaines au sol comme nous l'avons fait en Irak et en Afghanistan, et c'est ce que je pense que le peuple américain imagine quand il songe à la guerre, donc je pense que c'est très différent de cela."

Ce que beaucoup trouvent troublant et déroutant sur les remarques de Kerry et Rice était que les Etats-Unis avaient déjà effectué quelques 160 frappes aériennes contre IS et avaient déployé 1 600 soldats en Irak dans divers rôles, et le Président voulait étendre ces frappes, en les autorisant sur la Syrie et visant à construire une coalition multinationale. Si ce n'est pas guerre, qu'est-ce que c'est ? Un jour plus tard, le vendredi de la semaine dernière, l'administration Obama s'est effondrée après avoir précédemment basculée, changeant son fusil d'épaule en employant le terme de « W » pour décrire ses plans. Au Pentagone, le porte-parole, le contre-amiral John Kirby est catégorique: « Ne vous méprenez pas, nous savons que nous sommes en guerre avec ISIL, de la même manière, nous sommes en guerre et continuons de l'être contre al-Qaida et ses affiliés. »

Et de retour sur à la Maison Blanche, le porte-parole d'Obama Josh Earnest a déclaré que, "de la même manière que les Etats-Unis sont en guerre avec Al-Qaïda et ses affiliés ... les Etats-Unis sont en guerre avec ISIL."

Si tout cela vous semble confus, c'est parce que ça l'est.

Plutôt que de feindre l'ennemi, l'administration Obama n'a réussit qu'à faire semblant de s'en sortir. Et le président lui-même le président lui-même se trouve être la racine de ce problème, qui au cours des dernières semaines a diffusé des circonvolutions avoisinant la maladresse.

Le mois dernier, il a dit aux journalistes qu'il n'avait pas de stratégie pour faire face à l'IS. Par la suite, il a indiqué que le groupe pouvait être contenu, et puis la semaine dernière, il a déclaré que les Etats-Unis "dégraderaient et finalement détruiraient" le groupe terroriste. La lutte contre le terrorisme, la guerre, le confinement, la destruction - c'est tout simplement vertigineux le nombre de positions différentes d'Obama et son peuple a pris conscience sur ce qui pouvait être la plus grave menace terroriste pour les États-Unis et leurs alliés depuis le 11 Septembre.

IS a plus que doublé de taille depuis Juin et compte aujourd'hui plus de 30 000 hommes en armes, ce qui le rend plus grand que l'armée du Koweït. IS contrôle un territoire de la taille de la Belgique, et est assis sur des centaines de millions de dollars qu'il a pillé quand il a pris la ville irakienne de Mossoul. Ce «cancer», comme Obama l'a appelé, est régulièrement monté de plus en plus en puissance et en influence, et maintenant il lorgne peut être sur la Jordanie et d'autres pays comme ses prochaines cibles.

C'est un danger qui doit être confronté de front, avec une force écrasante. IS doit être écrasé et complètement détruite avant qu'elle NE sape le peu de stabilité qui reste au Moyen-Orient, IS menace les alliés et les intérêts des États-Unis et des conflits sectaires enflamment un peu plus la région.

La seule façon d'y parvenir est d'entrer dans la mêlée avec un objectif clair et sans ambiguïté, celui que les Américains et leurs alliés peuvent comprendre et rallier. Mais, malheureusement, au lieu d'afficher la clarté de l'objectif de Churchill, Obama affiche l'incertitude et l'indécision "Carteresques".

Après tout, si vous avez de la difficulté même de prononcer le mot «War», comment peut-on être en mesure de coaliser et de combattre le "cancer-IS"