Les députés s’opposent à la libération de 400 prisonniers additionnels
Bennett ne permettra pas cette libération alors que l’opposition demande au gouvernement de relâcher les 26 détenus comme prévu.
Les députés de droite ont sévèrement critiqué dimanche matin l’offre israélienne: de libérer jusqu’à 400 prisonniers en échange de la prolongation des négociations avec les Palestiniens.
Israéliens recouverts d'un keffieh pour protester contre la libération de prisonniers(Crédit : Flash 90)
L’offre soutenue par les États-Unis et rapportée par le Times of Israel, voudrait que Jérusalem libère 400 prisonniers de plus, choisis par Israël, si le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas accepte de continuer les pourparlers au-delà de la date butoir du 29 avril.
L’offre a été confirmée dimanche par un haut responsable israélien dans le quotidien Haaretz. Il a indiqué qu’Abbas doit accepter de prolonger les négociations de plusieurs mois et promettre de ne pas se rendre aux Nations Unies en échange.
La nouvelle libération n’inclurait pas d’Arabes israéliens, a souligné la source. Selon la même source, l’offre démontre qu’ « Israël a la volonté d’être flexible » afin de prolonger les négociations.
Le ministre de l’Économie et chef du parti nationaliste Habayit Hayehudi, Naftali Bennett, a indiqué qu’il ne permettrait pas la libération de 400 détenus.
« Laissez-moi être clair ; cela ne se passera pas, » a-t-il écrit sur le réseau social Facebook dimanche matin. Le ministre a ajouté qu’il avait reçu des centaines de questions sur l’offre.
Bennett et les 12 députés de son parti avaient menacé de quitter la coalition si Israël relâchait plus de prisonniers, y compris le groupe de 26 détenus palestiniens qui devaient être libérés le 29 mars. Cette libération avait été prévue en juillet en préparation des négociations.
Quatorze Arabes israéliens devaient être relâchés, ce qui avait consterné plusieurs membres du gouvernement.
Israël a refusé de libérer les 26 prisonniers à moins que les négociations ne soient prolongées.
Le ministre-délégué des Affaires étrangères, Zeev Elkin (Likud), a indiqué qu’Israël ne devrait pas relâcher plus de prisonniers. Il a ajouté qu’Israël voulait continuer les pourparlers mais que les Palestiniens n’avaient pas « bougé d’un millimètre. »
Elkin a qualifié l’idée de libération, à la radio israélienne, de « bizarre, » et a dénoncé le soutien de l’administration d’Obama.
Les Américains refusent fermement de libérer l’espion Jonathan Pollard, un citoyen américain, mais s’attendent à ce qu’Israël libère ses propres citoyens en échange de la prolongation des négociations, a-t-il accusé.
Le vice-ministre Ofir Akunis (Likud) a répété la position d’Elkin à la radio israélienne. Le parti veut de « vraies » négociations de paix, selon lui, mais la libération de 400 prisonniers est « inacceptable. »
Le député de l’opposition Eitan Cabel (Haavodah) s’est également opposé à la libération supplémentaire mais a demandé au gouvernement de libérer les 26 prisonniers comme prévu.
Il n’y pas de « vraies négociations » pour le moment a indiqué Cabel à la radio israélienne. Cabel accuse l’intransigeance des Israéliens comme celle des Palestiniens.
Le député Hadash, Dov Khenin, a souligné que la raison pour laquelle Israël avait accepté les libérations était parce que le gouvernement avait refusé la demande palestinienne de geler les constructions d’implantations pour la relance des négociations. Israël avait donc du faire une autre concession.
« Certains au gouvernement sont très heureux que les négociations soient en difficulté, » affirme Khenin. Il ajoute que le gouvernement avait eu une obligation internationale de libérer les prisonniers samedi, mais avait échoué.
Ramallah a menacé d’aller trouver les organismes internationaux pour être reconnu si les négociations échouaient.
Abbas a déjà préparé les documents nécessaires pour la candidature palestinienne aux institutions de l’ONU, selon Haaretz.
Selon des sources palestiniennes, citées par Haaretz, les documents sont prêts sur le bureau d’Abbas, mais celui-ci attendra « quelques jours » avant de les signer.