« Nous ne sommes pas des Arabes. Nous sommes des chrétiens qui parlons l'arabe »

Beaucoup de chrétiens d'Israël estiment que leur histoire, leur culture et leur patrimoine ont été détourné par les Arabes musulmans de la région, alors qu'ils sentent un lien beaucoup plus fort avec les Juifs d'Israël • L'Etat juif est le seul endroit où nous sommes protégés, disent-ils.

 Dror Eydar

http://www.israelhayom.com/site/newsletter_article.php?id=12341

Adaptation : Mordeh'aï pour le blog malaassot.com ©5774

Une conférence «chrétiens israéliens: Breaking Free l'avènement d'une voix chrétienne indépendante en Israël?" Intitulé à Jérusalem

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Crédit photo: Dudi Vaaknin

Une conférence «chrétiens israéliens: Breaking Free l'avènement d'une voix chrétienne indépendante en Israël?" Intitulé à Jérusalem

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Crédit photo: Dudi Vaaknin

Ce n'était pas seulement une conférence. Même le mot «historique» ne saurait pas lui rendre justice. Ce n'était rien de moins que le passage d'un ancien paradigme.

Pendant longtemps, nous avions pris l'habitude de penser au Moyen-Orient comme une région arabe. Mais cette région, la grande majorité d'entre eux n'était pas en fait d'origine arabe, elle a été conquise au VIIe siècle par des tribus venues de la péninsule arabique. Elles ont imposé leur religion, leur culture et leur langue à la population autochtone, et pour couronner le tout, ont revendiqué la propriété de la terre dans la région.

Mais les tempêtes sociales et diplomatiques actuellement font rage autour de nous oet nt commencé à écorner ce point de vue monolithique entre les différents groupes ethniques, dont les identités sont en fait différentes de celles auquelles nous nous y sommes  paresseusement attachés, et leurs voix commencent à se faire entendre haut et clair: «Nous ne sommes pas des Arabes», qu'ils disent. «Nous sommes des chrétiens qui parlons l'arabe.»

Lors des " chrétiens israéliens: Se libérer. L'avènement d'une voix chrétienne indépendante en Israël ", conférence à Jérusalem, l'un après l'autre, les représentants chrétiens israéliens sont montés sur scène et ont salué le public avec un "moadim le Simcha" bonne fête juive de joie "- volonté commune de bonnes nouvelles). Le premier intervenant était le révérend père Gabriel Naddaf, un prêtre grec-orthodoxe de Nazareth et chef spirituel du Forum du recrutement Chrétien israélien. Naddaf c'est un homme impressionnant, qui parle d'un ton réservé, mais n'en est pas moins éloquent et résolu. "Je suis ici pour ouvrir les yeux du public", at-il dit. "Si nous voulons éviter de mentir à nos propres âmes et au grand public, nous devons dire clairement et résolument: c'est assez!"

Il a dit: « Le public chrétien veut s'intégrer dans la société israélienne, contre la volonté de son ancienne direction. Il y a ceux qui veulent nous garder et  nous pousser en marge,gardant un nationalisme victimaire qui n'est pas le nôtre, et un conflit qui n'a rien à voir avec nous.»

Naddaf a parlé des racines chrétiennes, plantées profondément dans cette terre depuis l'aube du christianisme. C'est là que la doctrine première de Jésus-Christ a émergé. La foi chrétienne, a-t-il dit, est sortie de la foi juive et de ses racines bibliques. En ce qui concerne Naddaf, ce qui est arrivé au septième siècle fut une invasion arabe dont les chrétiens ont également souffert. Il a ajouté qu'il n'était pas très fier des croisades chrétiennes non plus, et s'est éloigné d'elles.

Il a examiné la situation désastreuse que connaissent actuellement les chrétiens dans les pays arabes, et a déclaré qu'Israël est le seul pays dans la région qui protège la minorité chrétienne et a incité de nombreux chrétiens israéliens de langue arabe à développer une volonté de contribuer à la réalisation de l'Etat d'Israël. C'est ainsi que le Forum de recrutement des Christiens israéliens est né.

Naddaf cité le fondateur du forum, le major Ihab Shlayan, en disant:. «Les chrétiens ne seront pas transformés en otages, ou ne permettront pas d'être contrôlés par ceux qui veulent nous imposer leur nationalité, leur religion et leur mode de vie, nous n'accepteront pas de nous cacher derrière les groupes qui contrôlent les rues Nous voulons vivre en Israël -.. frères d'armes et frères dans la paix, nous voulons monter la garde et servir comme première ligne de défense dans cette Terre Sainte, la terre d'Israël.»

«Nous avons franchi la barrière de la peur», Naddaf a poursuivi en disant. « Le temps est venu de prouver notre loyauté, de payer nos cotisations et de revendiquer nos droits. "  Il a parlé des menaces de mort pour lui et ses amis, et a ajouté que, en dépit des difficultés il continue à aller de l'avant "parce que l'Etat d'Israël est notre cœur. Israël est un état saint, un Etat fort, et ses habitants, juifs et chrétiens , sont réunis sous une alliance ».

Naddaf a été suivi à la tribune par le lieutenant (à la retraite) Shaadi Khalloul, le porte-parole du Forum de recrutement des Chrétiens israéliens et officier de l'armée israélienne de la Brigade des parachutistes. Khalloul, un savant qui étudie l'histoire de la foi chrétienne dans la région, il a parlé de l'identité chrétienne orientale qui avait été dépouillé de son peuple. Au cours des trois dernières années, il a combattu au Ministère de l'Intérieur d'Israël pour la reconnaissance de sa communauté en tant que chrétiens araméens.

Nous sommes «B'nai Keyama», qui signifie alliés en araméen, a-t-il dit. Il n'a rien contre les Arabes, mais il n'est tout simplement pas de leur identité. Il lui est particulièrement difficile car étant associé aux Arabes qui le tirent dans un conflit qui n'est pas le sien, tout à fait contre son gré.

Khalloul dit que la façon de s'intégrer dans la société israélienne était à travers le service militaire dans l'armée israélienne, qu'il a décrit comme un melting-pot, mais aussi par l'éducation. Il s'avère que la population chrétienne d'Israël n'est pas éduquée sur sa propre histoire, seulement l'histoire des Arabes et de l'Islam.

«L'étudiant chrétien typique pense qu'il appartient au peuple arabe et à la nation islamique, au lieu de parler aux gens avec qui il partage véritablement ses racines - le peuple juif, dont les origines sont ancrées dans la terre d'Israël."

Ajoutant à ce moment-là, le révérend Naddaf est intervenu et a dit: «Il est impensable que nos enfants soient élevés dans l'histoire de la Nakba et de la haine des Juifs, et de ne pas leur enseigner leur histoire."

Ce n'est pas un hasard si Khalloul a choisi le mot d'alliés en araméen  pour décrire son peuple. De son point de vue, les chrétiens israéliens ne sont pas des mercenaires, car ils pourraient être perçus comme tels, mais en fait ce sont des alliés. « Nous voulons défendre la Terre Sainte aux côtés des Juifs », a-t-il insisté. Il a mentionné le soutien des chrétiens pour l'établissement d'un foyer national pour les juifs au sein du Comité 1947 UNSCOP. Dans une lettre adressée au comité à l'époque, les Maronites ont rejeté toute référence à la terre d'Israël en tant que terre arabe.

Khalloul a déclaré en outre que le christianisme mondial les soutient, mais s'est abstenu de rendre public ce soutien parce que les chrétiens du Moyen-Orient sont des otages entre les mains des forces islamiques.

Notant le débat actuel en cours autour de la question d'un Etat juif et démocratique contre une soi-disant Etat de tous les citoyens, Khalloul dit qu'il préférait un Etat juif qui prendrait soin de tous ses citoyens plutôt qu'un État régi par l'ensemble de ses citoyens, sans identité juive.

"Il ya plusieurs décennies, 80 pour cent de la population libanaise était chrétienne", at-il rappelé, "mais la minorité musulmane de 20% a imposé son identité arabe sur eux et beaucoup d'entre eux l'ont quitté. Aujourd'hui, il n'y a seulement que 35% de la population qui sont chrétiens."

En Syrie aussi, qui est composée de chrétiens et de Kurdes qui ne sont pas arabes. "Où est le respect pour ces groupes? Pour leur histoire et leur culture?"  Seulement dans un Etat juif, les différents groupes auraient le droit d'exister a-t-il conclu

 Puis intervint Naddaf qui dit: «Ce n'est pas seulement l'opinion [de Khalloul ]. L'ensemble du forum adhère à ce point de vue."

Le dernier représentant à prendre la parole  était capitaine Bishara Shlayan, dont l'initiative de créer le Parti Chrétien Israélien a d'abord été signalé par Israël Hayom en Juillet dernier. Après le rapport, Shlayan a été bombardé par des réponses du monde entier.

"Nous avons été élevés avec des partis politiques arabes", a-t-il dit, "les communistes, puis à l'Assemblée Démocratique Nationale. A temps, j'ai réalisé où ces partis arabes nous menaient -.. Seulement contre Israël"

Il a dit que l'islam s'imposait de lui-même aux chrétiens de la région. Ainsi, par exemple, l'antique "Printemps de Miriam" a évolué en " printemps de Nazareth." Dans sa jeunesse, il avait reçu un drapeau rouge, a-t-il raconté. Mais aujourd'hui, il soupira, «nos enfants sont élevés avec le drapeau vert, de la culture anti-israélienne."

«Nous devons créer une culture différente», a-t-il poursuivi. «Nous avons besoin de remettre des drapeaux israéliens à chaque enfant. L'éducation commence ici. Vous entrez dans une école de Nazareth, et vous ne verrez pas un seul drapeau israélien. Ils ne le reconnaissent pas. Vous ne verrez que des drapeaux palestiniens."

Shlayan est bien conscient des revendications que les chrétiens israéliens ne bénéficient pas de tous les droits auxquels ils ont droit. - peut-être, dit-il, mais "Je crois qu'il faut commencer en promettant fidélité à votre pays et le servir."

Tout ce qui précède n'est qu'une partie de ce qui a été dit lors de la récente conférence du Comité de liaison du B'nai B'rith World Center à Jérusalem et de la Fraternité de la recherche théologique œcuménique en Israël.

La mardche des communautés chrétiennes vers le cœur du consensus israélien brise tous les clichés. Elle n'est pas sans rappeler celle d'Abraham brisant les idoles et brisant ainsi certaines conventions et les modes de pensée. C'est important non seulement sur le plan interconfessionnel et le niveau théologique, c'est également important pour les efforts d'Israël de prouver nos droits au monde entier. Les régions du monde chrétien nous voient comme des bourreaux des Palestiniens, même si cela est très éloigné de la vérité. Par conséquent, lorsque les chrétiens israéliens se tiennent aux côtés de l'Etat d'Israël et déclarent que c'est la Terre d'Israël et non  la Palestine, que les Juifs n'ont pas volé cette terre, mais sont plutôt rentrés chez eux, comme la Bible l'a prophétisé, c'est d'une importance incommensurable.

Nous, en tant que société et comme Etat, nous devons adopter ces personnes courageuses, qui ont parlé du plus profond de leurs cœurs. Nous devons les aider, subvenir à leurs besoins et les intégrer à notre société. Et non moins important, nous devons protéger leur vie. Nos vies et notre avenir en dépendent..